A ma muse thaïe, Valentine Day
Depuis l’origine, la femme thaïe est l’éblouissement de mes jours, la scansion obsédante de mes nuits. La litanie de la séduction s’énonce lentement. A commencer par un minois étonnamment mutin, une moue songeuse, le sourire diaphane qui éclot à la façon d’une orchidée offerte à la rosée du matin.
Langue taquine, inquisitrice et espiègle, prompte à toutes les révolutions de palais. Un parfum capiteux mêlant les fragrances de la vanille et du litchi fraîchement cueilli. Rouge vif, couleur de la passion. Fruit défendu gorgé de suc. La pulpe frémissante. Toute en onctuosité.
Dans ce bréviaire des charmes exacerbés, mention particulière aux yeux en amande. Ils ressemblent à de petites meurtrières de château médiéval en pays farang, il y déjà quelques siècles. Leur regard absorbe l’homme comme un papier buvard serti de fils d’or. Il faut le boire pour le croire. S’enivrer dans un surcroît de jubilation en laissant l’imagination caracoler sur la peau. Elle s’étire comme un carré de soie crissant sous les doigts. Texture ambrée des épidermes. Des cheveux noirs de jais reflétant leurs envies et tant d’autres facéties. La stupéfiante ductilité des corps, souples comme un bouquet de lianes.
Leurs mains, fines et délicates, profilées pour les chorégraphies les plus ensorcelantes. Les hanches en ondulation perpétuelle, pareil au gréement d’une jonque remontant la mythique rivière des perles. On se croirait embarqué dans une légende, humant l’air vivifiant venu des frondaisons au long des deux rives.
Le cœur palpite en harmonie des intermittences de l’âme. Dans ce panégyrique insatiable, un subtil tressautement aimante l’attention. Ce sont les seins en forme de mangue charnue. Les cuisses, toujours délicates, semblent dessinées tout exprès pour enserrer l’amant pantelant, imitation parfaite d’une paire de baguettes se saisissant, un jour de ripaille, d’un rouleau de printemps.
La femme thaïe enchante tant de rêves oniriques. Ainsi, je l’imagine en train de musarder à petits pas feutrés en lisière de la jungle peuplée de sortilèges, là où feulent les tigres au pelage mordoré et barrissent les éléphants à la trompe facétieuse. Suprême pâmoison ! Insatiable désir d’Orient. Sublimes sont les femmes de tous les continents. Mais rien n’est plus époustouflant qu’une thaïlandaise dans sa mystique beauté.
Une chronique de Patrick Chesneau