La Birmanie s’enfonce dans une guerre civile

Des milliers de villageois vivant dans des zones majoritairement peuplées par des membres de l’ethnie karen ont été contraints ces derniers jours de se réfugier en Thaïlande.

Depuis le putsch en Birmanie, plus de 500 civils ont été tués.

Une série de frappes aériennes menées par l’armée birmane a poussé ces derniers jours des milliers de personnes à traverser la frontière avec la Thaïlande. De quoi faire entrer la crise qui frappe la Birmanie, “déjà explosive et meurtrière”, dans une nouvelle dimension, rapporte The Guardian.

La junte a lancé des raids aériens dans le sud-est du pays, ciblant l’un des plus grands groupes armés, l’Union nationale karen (KNU), après que cette dernière s’est emparée d’une base militaire, tuant plusieurs soldats. Il s’agit des premières frappes de ce type dans cette région depuis 20 ans.

On estime que, depuis lors, quelque 3 000 villageois ont traversé la rivière Salween pour se réfugier en Thaïlande et qu’un nombre inconnu de personnes ont été déplacées dans la jungle du côté birman de la rivière.

Manifestation contre le coup d’État militaire à Yangon, en Birmanie, le 28 mars 2021.

Le gouvernement birman s’oppose aux combattants karens de façon intermittente depuis des années et les frappes aériennes constituent “une évolution inquiétante” à un moment où la junte réprime violemment les manifestations contre le coup d’État.

Les leaders de la résistance au coup d’État militaire du mois dernier appellent les Karens et d’autres groupes ethniques à les rejoindre “en tant qu’alliés” pour former une “armée fédérale” contre la junte militaire, indique The Guardian.

Attaque des rebelles karens contre une base birmane

Les frappes aériennes auraient commencé plusieurs heures après qu’une brigade de l’Armée de libération nationale karen (KNLA) a attaqué une base militaire birmane, tuant 10 soldats et en faisant au moins huit prisonniers, selon un site qui diffuse des informations officielles de l’Union nationale karen cité par The Guardian.

L’armée birmane n’avait pas déployé d’attaques aériennes contre les rebelles de la KNLA depuis 1995, lorsque la junte alors au pouvoir avait envahi le siège de l’Union nationale karen, la branche politique du mouvement.

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