L’idée avait été lancée en décembre 2020 par la Thaïland Board of Investment, l’agence gouvernementale chargée de promouvoir les investissements étrangers en Thaïlande. Depuis, elle a été validée par le Center for Covid-19 Situation Administration : la Thaïlande devrait donc très prochainement devenir le premier pays en Asie à proposer un visa de quatre ans pour attirer sur son sol une population qu’elle a fait jusqu’à présent semblant d’ignorer, celle des “nomades numériques”, rapporte l’hebdomadaire Nikkei Asia.
“Selon Global Workplace Analytics, le nombre de travailleurs à distance a augmenté de 140 % depuis 2005 et rien ne laisse penser que cette progression va ralentir. Pieter Levels, qui dirige le site Nomadlist.com, estime qu’ils seront 1 milliard d’ici 2035. Pourtant, pas un seul pays asiatique n’a encore tenté de profiter de ce mouvement de fond et d’attirer cette population”, constate le magazine japonais.
Bangkok, la ville de Chiang Mai, dans le nord du pays, et l’île de Koh Phangan, dans le golfe de Thaïlande, comptent certes depuis déjà des années parmi les destinations favorites des “nomades numériques”, au même titre que Taipei et Canggu (sur la côte ouest de Bali) ou encore Séoul et Phnom Penh. Mais la plupart des travailleurs à distance étrangers qui séjournent en Asie se trouvent légalement dans une “zone grise”, souligne Nikkei Asia : ils n’ont qu’un visa de touriste qui leur interdit en principe de travailler sur place.
L’Indonésie envisage elle aussi de proposer une solution légale aux nombreux nomades numériques installés à Bali, mais “là-bas, les projets avancent lentement”, note le journal. La Thaïlande a donc toutes les chances de devancer son concurrent direct. Le futur permis de séjour thaïlandais devrait se présenter comme une extension du très sélectif Smart Visa lancé en février 2018 et réservé aux professionnels des nouvelles technologies, aux investisseurs et aux cadres de certaines industries. “À ce jour, 625 Smart Visas en tout et pour tout ont été délivrés. Si sa nouvelle mouture est approuvée en 2021 par le gouvernement, le programme aura de meilleures chances d’atteindre ses objectifs”, note Nikkei Asia.
Source : www.courrierinternational.com