La Thaïlande refuse toute médiation pour mettre fin à « la guerre la plus bête du monde »

L’heure de la guerre a sonné entre les deux royaumes, chaque camp accuse l’autre d’avoir tiré le premier.
Des échanges de tirs ont éclaté à la frontière commune entre le Cambodge et la Thaïlande ce jeudi 24 juillet, des tirs d’artillerie cambodgienne ont visé une dizaine de localités, faisant redouter une nouvelle escalade du conflit entre les deux pays.
Les affrontements meurtriers ont repris ce vendredi 25 juillet en plusieurs lieux le long de la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge.
Évacuations massives : 138 000+ civils thaïlandais ont fui les villages frontaliers pour se réfugier à Surin, Sisaket, Buriram et Ubon Ratchathani.
Le différend frontalier qui oppose ces deux pays d’Asie du Sud-Est donne lieu depuis deux jours à un niveau de violence jamais vue depuis 2011, impliquant des avions de combat, des tanks, des troupes au sol et des tirs d’artillerie dans plusieurs endroits disputés.
Le ministère thaïlandais de la Santé a fait état de 15 morts dont un militaire, et plus d’une quarantaine de blessé côté thaïlandais.
Le Cambodge déplore pour sa part un mort, un homme de 70 ans, et cinq blessés, a indiqué à l’AFP le porte-parole de la province frontalière cambodgienne d’Oddar Meanchey (nord-ouest), dans ce qui constitue le premier bilan officiel cambodgien.
Les deux pays s’accusent mutuellement d’avoir ouvert le feu en premier et défendent leur droit à la légitime défense. Bangkok a aussi accusé ses adversaires de cibler des infrastructures civiles comme un hôpital et une station-service, ce dont Phnom Penh s’est défendu.
La Thaïlande a également déployé plusieurs avions de combat F-16 pour frapper ce qu’elle a présenté comme étant des cibles militaires cambodgiennes.
Un vieux conflit frontalier entre le Cambodge et la Thaïlande

Pour comprendre la cause profonde de ces tensions, il faut remonter plus d’un siècle en arrière, dans le passé colonial de la région.
Les deux pays contestent le tracé de leur frontière commune longue de près de 840 km, définie durant l’Indochine française.
Plus précisément d’une carte en vertu du traité franco-siamois de 1904 et 1907, la ligne de frontière entre le Cambodge et la Thaïlande le long des montagnes Dongrak.
Un tracé depuis toujours contesté par la Thaïlande. Pour cause, il place le temple Preah Vihear du XIe siècle, considéré comme l’un des plus impressionnants de l’Asie du Sud-Est, côté cambodgien.




