Un TGV en Asie du Sud-Est

La construction d’un chemin de fer à grande vitesse, utilisant la technologie chinoise, est au cœur du projet de la Thaïlande qui ambitionne de se positionner comme le centre logistique de l’Asean.

Un premier itinéraire, projet sino-thaïlandais reliant Bangkok et Nong Khai dans l’extrême nord-est est en construction et devrait être achevé d’ici 2023.

La nouvelle gare centrale de Bangkok (Bang Sue) en construction également sera la plus grand d’Asie du Sud-Est. La station de quatre étages couvrira une superficie de 300 000 mètres carrés et sera entourée d’un vaste zone commerciale et résidentielle au nord de Bangkok.

A terme, la ligne ferroviaire chinoise devrait relier la ville de Kunming, dans le sud de la Chine, à Singapour, et se développer simultanément au Laos, au Cambodge, en Birmanie au Vietnam, et bien sûr en Malaisie.

Les nouvelles routes de la soie, un projet au service de la Chine :

Dans la campagne du Laos, petit pays enclavé entre la Thaïlande et le Cambodge, le train du futur suscite beaucoup d’espoir :
On se développe enfin, estime Pi Praewa, patronne d’une petite épicerie à proximité du chantier.
On va pouvoir se déplacer plus vite, exporter des produits. Aujourd’hui il faut une vingtaine d’heures pour se rendre en voiture de la capitale à la frontière chinoise.

Mais pour l’instant, les bénéfices pour la population locale sont limités. Les grandes entreprises de construction ont amené avec elles leurs propres ouvriers et dans leur sillage une foule de petits commerçants chinois : restaurateurs, vendeurs de pneus, d’articles de bricolage… qui vivent en quasi-autarcie.
Ils n’achètent pas grand-chose, soupire une femme qui tient une échoppe de nouilles en face du chantier de la gare centrale. Ils sont venus avec leurs propres cuisinières.
Enfin si, parfois ils m’achètent de l’eau.

Les travaux ont aussi donné lieu à des expulsions forcées de milliers de villageois. Des indemnisations ont été promises, mais toujours pas versées.

Plus on va dans le Nord, plus se multiplient les panneaux, les affiches, les menus de restaurant rédigés en caractères chinois. Désormais, certaines minorités ethniques des montagnes parlent mieux mandarin que lao ”, raconte Phon Pakson, chauffeur de bus dans la région de Luang Namtha, au Nord du pays.

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