Le port du masque n’est plus obligatoire en Thaïlande, mais de nombreux habitants restent masqués pour se protéger non pas du Covid, mais de la pollution de l’air.
Le taux de particules fines dépasse parfois 290 µg/m³
Celle qui était l’une des villes les plus touristiques de Thaïlande fait désormais fuir de plus en plus ses visiteurs. « Certains jours on peut à peine voir les routes devant soi. Et ce n’est pas du brouillard mais du smog. Il y a de la brume partout et cela affecte ma vie de plus en plus chaque jour. Qu’il s’agisse de ma santé ou de la baisse du nombre de touristes », indique un habitant. Une pollution qui a des conséquences sur l’économie locale, mais surtout sur la santé des habitants. Le taux de particules fines dépasse parfois 290 µg/m³. C’est soixante fois le seuil maximum fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’air serait vicié par les feux de forêt à répétition et par les nombreux arbres brûlés volontairement pour créer des terres agricoles.
« Ça empire d’année en année » : dans le nord de la Thaïlande, la pollution atmosphérique contrarie le tourisme
Chiang Mai est devenue l’une des villes les plus polluées du monde. Les habitants y vivent sous un constant et épais nuage, avec les dangers sanitaires que cela suppose.
Sous l’épais brouillard, Chiang Mai se distingue à peine. La cité semble presque engloutie par un nuage de pollution. Dans les rues de la ville, une odeur aigre prend tout de suite au nez. C’est la première chose qui frappe les touristes lorsqu’ils arrivent. « Quand on regarde le ciel on voit du rouge vif à cause de la fumée, et puis c’est très brumeux ». Difficile d’imaginer que cet amas de béton pollué a été surnommé la « rose du nord ». Chiang Mai a même été a plusieurs reprises en tête du classement des villes les plus polluées du monde. Dépassant New Delhi en Inde.
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La deuxième plus grande ville de la Thaïlande après Bangkok avait reçu 10,8 millions de visiteurs en 2019, avant la pandémie de Covid. Pour les autorités, la pollution atmosphérique est causée par les nombreux incendies du mois dernier et les brûlis de chaume réalisés chaque année après la récolte par les agriculteurs de toute l’Asie du Sud-Est.
Une exposition répétée aux PM2,5 est considérée comme cause de problèmes de santé à court terme en provoquant des irritations des yeux, du nez, de la gorge et des poumons. Elle est aussi liée à des problèmes de santé à long terme comme l’asthme et les maladies cardiovasculaires.