Ralyn Satidtanasarn, dit Lily la Greta Thunberg de Thaïlande, son combat : le plastique.
La Thaïlande, son pays est le sixième plus gros contributeur mondial à la pollution des océans. Le sac plastique y est omniprésent pour emballer les centaines de milliers de repas servis dans les cantines de rue, les boissons apportées au travail. Un Thaïlandais en utilise en moyenne huit par jour, soit près de 3 000 par an, d’après les données du gouvernement, douze fois plus que dans l’Union européenne.
Poursuivant une campagne de sensibilisation lancée l’année dernière par le gouvernement qui vise une interdiction complète en 2021. La Thaïlande a commencé l’année avec une première offensive contre les sacs en plastique à usage unique, comme l’enseigne de supermarché 7eleven par exemple.
Le Département de la lutte contre la pollution estime que 45 milliards de sacs en plastique sont consommés par an en Thaïlande dont 40% ou 18 milliards proviennent des marché des produits frais, tandis que 30%, soit 13,5 milliards de sacs, proviennent de la distribution en magasins.
« Je suis une enfant en guerre » explique la jeune fille qui, perchée sur sa planche de paddle, pagaye au milieu de détritus sur un canal de Bangkok. Fille d’une ancienne militante écologiste, Lily reçoit un électrochoc à l’âge de huit ans, lorsqu’elle part en vacances au bord de la mer avec sa famille, dans le sud du pays. Effarée par les monceaux de déchets qui jonchent la plage, elle se lance dans un grand nettoyage avec sa famille. Elle ne s’est pas arrêtée depuis.
Le temps des repas emballés dans des feuilles de bananiers est bien loin.
Et les supermarchés ne sont pas en reste: un Thaïlandais utilise en moyenne huit sacs jetables par jour, des cuillères en plastique sont données pour l’achat de yaourts et les clients sont tenus de mettre leurs parapluies mouillés dans un sac jetable en entrant dans les centres commerciaux..
Quotidiennement, Bangkok produit 11.500 tonnes d’ordures, dont plus d’une tonne de plastique, d’après les chiffres officiels, qui progressent de près de 10% par an. Officiellement, moins de 16% est recyclé, même si le tri artisanal par des chiffonniers est très développé.
« Tous les jours nous sortons en moyenne 2.000 tonnes de déchets des canaux », explique Narong Ruengsri, du département en charge du drainage et de l’évacuation des eaux à Bangkok.
Couverts de boue noire malodorante, une trentaine de prisonniers s’affairent, leur mission ?
Récurer les canalisations de Bangkok, tâche primordiale en pleine mousson, dans une ville qui peine à gérer les déchets plastiques encombrant son système de drainage.
A pied d’oeuvre six jours par semaine, ils touchent un salaire et voient leur peine réduite d’une journée par jour travaillé.
Une des principales calamités pour ces hommes : les petits restaurants de rue, très prisés des Bangkokais qui sont habitués à acheter tous leurs repas en barquette ou dans un petit sac plastique..