A près de 10.000 kilomètres de son berceau provençal, la pétanque a trouvé un terrain fertile en Thaïlande, où la monarchie chouchoute ses champions, qui comptent parmi les meilleurs joueurs au monde.
Alors que la France a remporté quinze des vingt derniers titres de champion du monde de pétanque, la Thaïlande a créé la sensation avec un premier titre mondial en triplette en septembre dernier, symbole de la montée en puissance du pays dans la discipline.
La Thaïlande serait-elle l’autre pays de la pétanque ? Après avoir échoué à trois reprises en finale du championnat du monde de triplette, le pays du Sud-Est asiatique a décroché la timballe à l’occasion de la compétition organisée en septembre dernier à Cotonou, la capitale du Bénin. Le succès de l’équipe emmenée par Ratchata Khamdee, qui a également remporté le titre en individuel, est le fruit d’un travail de longue haleine dans un pays qui s’est passionné pour la discipline, qui a été vainement candidate à une entrée au programme de Paris 2024. « C’était mon objectif de devenir champion du monde », a affirmé ce dernier dans des propos recueillis par l’AFP. Il faut dire que les autorités thaïlandaises ont pris le sujet très au sérieux, n’hésitant pas à financer les meilleurs dans la discipline. A seulement 20 ans, Ratchata Khamdee a désormais la certitude de voir ses études financées, ses succès boules en main lui offrant une bourse pour intégrer une université à Bangkok. Alors que la France a longtemps dominé sans partage la discipline reine qu’est la triplette, avec quinze des vingt derniers titres qui ont fini dans son escarcelle, la Thaïlande s’impose toujours plus comme une nation majeure de la pétanque.
Une passion thaïlandaise qui remonte aux années 1930
Pour expliquer l’essor de la pétanque dans ce pays si éloigné de sa terre d’origine, il faut remonter aux années 1930, quand la princesse Srinagarindra a découvert la discipline alors qu’elle vivait en Suisse. La grand-mère de l’actuel roi de Thaïlande Rama X a alors importé la pratique de ce sport, qu’elle jugeait positif pour la santé mais, surtout, peu coûteux à pratiquer. En conséquence, l’armée autant que la police n’hésitent pas à engager dans leurs rangs les meilleurs pratiquants du pays, avec la promesse d’un emploi pérenne et d’une rémunération permettant à toute leur famille de subsister.
Source AFP